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Une marmite sur la planche 84 ("Soldats du 17e regt de ligne") de l'œuvre des frères Suhr. |
Dans le "Règlement sur le service de campagne, du 5 avril 1792.", il est stipulé (Tit. 1):
Une "Instruction du ministre de la guerre, donnée en brumaire an 12" [24 octobre au 22 novembre 1803], sur le campement d'un bataillon, régla:
Bardin écrivit dans son Dictionnaire de l'Armée de terre sous le mot vedette "marmite de campagne":
Il s'agit ici des deux règlements provisoires sur le service de l'infanterie en campagne. Les indications des dimensions s'y bornaient au fait que le volume d'une marmite devait servir pour le besoin de huit hommes.
Il paraît que l'on prenait aussi des marmites que l'on trouvait sous la main et qui étaient assez grandes pour faire la soupe pour seize hommes dedans. Par exemple, avant la campagne de 1806, le 15 septembre 1806, le chef du 3e corps d'armée le marécheal Davout, écriva de Paris au général Friant, commandant d'une division dans son corps:
Un exemple d'une marmite portée en 1807 ou 1808 se trouve dans l'illustration à droite. En 1806, le 17e regiment de ligne faisait partie du 3e corps de Davout.
Un relevé des mensurations d'une marmite se trouve dans un œuvre destiné pour l'armé du Royaume d'Italie, imprimé probablement en 1809: "Descrizione delle dimensioni degli effetti di vestito, fornimento, bardatura, piccolo equipaggio ecc., rilevate sui campioni stabiliti in virtù del § 5.º, articolo 15 del regolamento 1.º Luglio 1807" (Description des dimensions des effets d'habillement, de l'équipement, de l'harnachement, du petit équipement etc., pris des échantillons qui furent confectionnés conformément au § 5, article 15, du règlement du 1er juillet 1807, sur l'administration et la comptabilité des corps.) Etant donné que l'armée du Royaume d'Italie prenait l'armée française pour modèle, à défaut des autres sources, nous pouvons nous baser sur cette source (p. 80 f.):
Copie d'une marmite du modèle italien. L'anse est fixée différentement. |
La marmite avec des charnières de tôle [latta], avec 8 pollici 3 linee [22,341 cm] de profondeur. En arrière 7 pollici [18,956 cm] en ligne droite, à l'avant elle est semi-ovale. D'une côté à l'autre 11 pollici 6 linee [31,142 cm]. De l'arrière an avant 8 pollici 3 linee [22,341 cm]. A une distance de 6 linee [1,354 cm] du bord supérieur, où le couvercle se place, il y a un cordon [cordoncino] formé à l'entour par un fil de fer [filo di ferro] de 1 linea [0,226 cm] d'épaisseur, qui est couvert par de la tôle soudée.
Le couvercle [coperchio] de tôle, de 2 pollici 3 linee [6,093 cm] de hauteur.
Les boucles [occhi], avec lesquelles les deux bouts de l'anse s'unissent, sont fixées chacune avec trois clous [chiodi], qui sont martelées [ribattuti] par dehors et par dedans: cette plaque rivetée [piastra inchiodata] de tôle, de 2 pollici [5,416 cm] de longueur et de 2/3 linee [0,15 cm] d'épaisseur. Sur le bord supérieur large de 2 pollici [5,416 cm], au fond elle se termine en pointe. Le petit bourrelet [tondino] qui forme la boucle de tôle, de 7 linee [1,579 cm] de largeur et de 2 linee [0,451 cm] d'épaisseur.
L'anse [manico] de la marmite ronde, de fer, de 26 pollici [70,408 cm] de longueur, et de 2 linee [0,451 cm] d'épaisseur. La longueur doit être celle du cordon, mésurée à l'entour, y compris les manches [prese] (dans les boucles) aux deux bouts.
L'anse du couvercle de fer, 6 pollici [16,248 cm] de longueur, 1 pollice [2,708 cm] de largeur, 1 linea [0,226 cm] d'épaisseur.Probablement en 1815, ou peu après, une petite collection de dessins fut publié à Dresde et Pirna, sous le titre "Kriegsscenen aus den Jahren 1813 bis 1815, zur Erinnerung für ehemalige Krieger und zum Nachzeichnen und Illuminiren für kleine Leute, in 12 herrlichen Skizzen von Leopold Beyer." (Scènes de guerre des années 1813 à 1815, pour servirà la memoire des anciens guerriers et pour copier et enluminer par des petits gens, en 12 dessins magnifiques par Leopold Beyer.) La serie complète se trouve sur le site de Napoleon-Online.
Sur deux de ces dessins, nous trouvons des marmites de section en forme de haricot. Elles sont plus hautes, mais plus étroites que celles du modèle italien de 1807. Il paraît qu'elles n'ont pas d'anse, mais cela ne pourrait être qu'une négligence de la part de l'auteur. Au lieu d'une anse, le couvercle de cette marmite a un manche à détacher.
L'avantage de cette section en forme de haricot est que la marmite ne touche pas la tête ou le shako du soldat lors'qu'elle est portée au dessus de l'havresac.
A gauche la marmite dans le feu. Le soldat au fond à droite montre comment
porter la marmite au dessus de l'havresac. Il paraît qu'il n'a pas d'étui pour mettre la marmite dedans. |
Ici nous voyons bien que les soldats mettent la marmite simplement dans le feu, sans supports pour la laisser pendre dessus. Le couvercle de la marmite, avec un manche à attacher, reste à côté de l'havresac sur l'avant-plan. |
Depuis 1788, les marmites devaient être faites de "fer battu". Seulement en 1812 et 1813, leur matériel est indiqué comme "tôle étamée". En 1844, ces deux mots dénommaient "communément" le même matériel, mais il est possible qu'au début les marmites étaient justement de fer battu (aussi nommé: tôle) qui n'était pas étamé. Il paraît aussi que la tôle étamée (aussi: fer battu étamée) était généralement plus épaisse que le fer-blanc, qui fut utilisé pour les gamelles et les petits et grands bidons.
Pour la différence entre le fer-blanc et la tôle étamée, on trouve une remarque dans un article par Pierre Bayen, intitulé "Observations sur le Cuivre-étamé & sur le Fer-blanc", qui fut publié dans le "Journal de littérature, des sciences et des arts" (tome quatrième, Paris 1781, pp. 65-67, ici: 75 f.):
Il paraît que cette particulière distinction fine ne fut pas suivie par tout le monde. Dans l'Encyclopédie méthodique. Arts et métiers mécaniques., on trouve les définitions suivantes (tome deuxième, Paris et Liège 1783, p. 758):
Dans le Dictionnaire de chimie, par Mrs. M. H. Klaproth et F. Wolff, traduit par E. J. Bouillon-Lagrange et H. A. Vogel, il y a cette définition-ci (tome second, Paris 1810, p. 312):
Beaucoup d'années plus tard, en 1844, le Rapport du Jury Central, sur l'exposition des produits de l'industrie française en 1844, constata (tome premier, p. 821):
Le Règlement provisoire sur le service de l'Infanterie en campagne de 1778, du 28 avril, annonça (Titre premier, Article premier):
Dix ans plus tard, le Règlement provisoire sur le service de l'Infanterie en campagne, du 12 août 1788, disait le même (Titre premier, Article premier):
Dans le Règlement provisoire sur le service de l'Infanterie en campagne, du 5 avril 1792, ce paragraphe ne se trouve plus.
Dans l'Instruction pour faire suite à la loi du 28 nivôse, concernant la nouvelle organisation et les fonctions des commissaires des guerres, du ventôse an 3 [le jour manque, ce mois durait du 19 février au 20 mars 1795, la loi mentionnée date du 17 janvier 1795], l'on trouve la remarque suivante:
Un Tarif des Effets, Outils et Ustensiles de campement, devant servir à déterminer le montant des Sommes à rembourser par les Corps, pour pertes de ceux de ces Effets qui auront été mis à leur disposition, envoyé le 27 septembre 1812 par le ministre-directeur de l'administration de la guerre aux commissaires ordonnateurs, commissaires des guerres et aux membres des conseils d'administration des corps (Journal Militaire, année 1812, seconde partie, pp. 147-149), contient les détails suivants:
Dans une lettre du ministre-directeur de l'administration de la guerre, de Paris, de 10 juillet 1813, aux commissaires ordonnateurs et ordinaires des guerres, il leurs adressa des modèles de nomenclature à suivre à partir du 1er octobre 1813 (Journal Militaire, année 1813, seconde partie, pp. 69-78). Dans la Nomenclature adoptée pour les divers Effets du servive du campement, il se trouvent:
En 1825, dans son Dictionnaire portatif et raisonné des connaissances militaires, le général Le Couturier écrivit sous le mot vedette "Gamelle":
Dans la deuxième édition de l'Instruction sur les campemens, avec tentes ou baraques; a l'usage de l'École d'application du Corps Royal d'État-Major, qui parut à Paris en 1830, on trouve les détails suivants, qui manquent encore dans la première édition de 1824:
Je ne pouvais pas trouver de quoi il s'agit de ce "fer de Berry".
Dans un Tarif des Effets, des Ustensiles et des Outils de campement, pour servir aux imputations auxquelles donnent lieu les pertes d'objets de cette nature, du 13 novembre 1831 (Journal Militaire, année 1831, deuxième semestre, pp. 288-290), il figurent:
Dans ses souvenirs (Aux Vieux de la vieille! Souvenirs de J-R Coignet, 1851, p. 74), le grenadier Jean-Roch Coignet, du 1er régiment des grenadiers à pied de la garde impériale, décrit le mauvais temps qu'il faisait en Octobre 1805:
En 1813 apparut à Paris la 4e édition du "Manuel d'Infanterie ou Résumé de tous les Règlemens, Décrets, Usages, Renseignemens, propres à cette Arme. Ouvrage renfermant tout ce que doivent savoir les sous-officiers." dont Etienne-Alexandre Bardin (1774-1841) était l'auteur. Une sorte de 5e édition, publiée en 1814, porte le titre: "Cours d'Instruction à l'usage des élèves sous-officiers d'infanterie appelés à l'école de Fontainebleau, Définitivement arrêté par la Commission formée dans la Garde impériale pour cette rédaction."
Dans ces deux éditions il se trouve la description identique (1813: p. 42, nº53. 1814: p. 244 f.):
Ceci corresponde avec le dessin des frères Suhr, représenté en haut de cette page, sauf qu'il y manque l'étui de toile.
Au contraire, Beyer (voir le dessin plus haut sur cette page) montre une manière de porter la marmite au dessus de l'havresac. Cette méthode a l'avantage de ne pas encombrer le soldat derrière le porteur de la marmite.
Je remercie Gabriele Mendella et Markus Stein pour avoir mis à ma disposition des sources primaires, et aussi Terry Crowdy, Christoph Haarmann, Martin Lancaster, Marc Middleton et Steve Kontos.
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