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Le Tournevis.


Distribution aux soldats.

Le Règlement arrêté par le Roi, pour l'Habillement & l'Équipement de ses Troupes, du 1er octobre 1786, dit (Article 11. Du petit équipement dont chaque bas Officier & soldat sera pourvu):

Chaque bas-officier et soldat aura [...] un tourne-vis [...]

Il n'y avait pas de changements dans les règlements postérieurs.

d. Le
Tournevis
sert à
démonter
les vis.
Tourne-vis en 1754.

Un tournevis en 1754.

Un livre publié par M. de la Porterie à Paris en 1754: Institutions militaires pour la cavalerie, et les dragons, montre (planche 3) le tourne-vis qui est reproduit ici à côté.

Il en donne aussi (page 384) la description citée, qui est plus ou moins tautologique.

La forme de ce tournevis ressemble à celle des autres tournevis artisanals du 18e siècle.

Le tournevis ancien modèle.

Je ne sais pas quand ce modèle fut introduit. L'Instruction sur les armes à feu et armes blanches portatives, rédigée et imprimée par ordre du Ministre de la Guerre du 19  juin 1806, dit:

Tourne-vis. Il a trois branches se réunissant au même centre; deux à biseau servant de tourne-vis, et l'autre cylindrique, à serrer ou desserrer la vis du chien pour mettre ou ôter la pierre: il est d'acier.

Bardin donne dans son Dictionnaire de l'armée de terre une description plus détaillée de ces branches du tournevis:

Branche plate. Sorte de branches du tournevis ancien modèle; elles sont au nombre de deux, et destinées à faire jouer les vis du fusil. — La longueur des branches était de cinquante millimètres. Leur extrémité est aplatie, carrée et garnie d'acier dans une longueur de quinze à vingt millimètres. Leur épaisseur, à l'extrémité, est d'un millimètre environ. — L'extrémité de l'une des branches est large de quatorze millimètres, et est destinée à faire jouer les vis à tête large. L'extrémité de l'autre branche est large de six millimètres, est destinée à faire jouer les petites vis et les vis affleurantes.

 

Branche cylindrique. Sorte de branche de tournevis d'ancien modèle; elle en est une partie intégrante; elle était destinée à traverser la tête du chien [de la vis du chien], et sa partie la plus épaisse avait une grosseur proportionnée à cette destination. — La partie mince ou l'extrémité de la branche du tournevis était destinée à former pousse-goupille. — La longueur totale de la branche était de quatre-vingts millimètres, et celle du pousse-goupille de trente millimètres.

Le tournevis nouveau modèle.

C'est à partir de 1808, commençant avec la 2e édition de son Manuel d'Infanterie, que Bardin propose un nouveau modèle pour le tournevis. Il me semble douteux que ce modèle fut jamais introduit.

Tournevis nouveau modèle - 1808. Tournevis nouveau modèle - 1813
Le tournevis du nouveau modèle. Le dessin à gauche se trouve sur la planche 3 dans la 2e édition (1808) du Manuel d'Infanterie,
le dessin à droite sur la planche 3 dans sa 4e édition (1813). Dans cette dernière version, l'artiste a omis la charnière (OI).
En plus, la version de 1808 montre une échelle, dont j'ai reproduit une partie. Une pouce correspond à 2,707 cm, et se divise en 12 lignes.

Voici la description de ce tournevis nouveau modèle, qui se trouve dans le Manuel d'Infanterie (1808: page 18 f.; 1813: page 15). L'édition de 1813 ajoute quelques mots, que j'ai mis en crochets:

Description du tourne-vis, nouveau modèle.

Le tourne-vis ployant se compose d'une pièce principale [ou branche courbe] (AD/OD) d'acier trempé. Cette pièce est percée en son milieu d'une mortaise oblongue (QE/OE), dans laquelle joue à charnière (QI/OI) une branche cylindrique ou tige [fermante] (QF/OF), laquelle est destinée à s'introduire dans la vis à tête percée, à l'effet de serrer et desserrer les mâchoires du chien: cette branche à l'une de ses extrémités terminée par une petite broche cylindrique (QG/OG), qui sert à repousser les goupilles. Sa tête (QH/OF) est ébiselée, afin que le choc du marteau, dans l'action de repousser les goupilles qui résistent, ne puisse former des bavures nuisibles au mouvement de la charnière.

La branche se replie et se ferme à peu près comme un couteau sur la pièce principale; par ce moyen, ce tourne-vis, composeé de trois branches, se réduit à deux, ce qui obvie à l'inconvénient de déchirer la poche ou bourse de la giberne, dans laquelle cet instrument doit ordinairement résider.

Remerciements.

Je remercie Bernard Coppens pour m'avoir rendu possible l'accès aux sources primaires.



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