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La chemise militaire.


Tableau comparatif.

Chemise
du modèle
Corps Manches Col Epaulettes
largeur devant derrière longeur largeur poignet longeur hauteur largeur
1786, grande 731 à 758 mm 934 mm 1002 mm 528 mm 237 mm - 379 à 406 mm 68 mm 68 mm
1786, petite 731 à 758 mm 839 mm 907 mm 501 mm 237 mm - 379 à 406 mm 68 mm 68 mm
1799, toutes 731 à 758 mm 920 mm 975 mm 623 à 650 mm 217 mm 122 mm 406 mm 95 mm 68 mm
1809, Italie 677 à 704 mm 947 mm 988 mm 568 mm 270 mm 135 mm 447 mm 99 mm 47 mm

1 ligne = 0,226 cm (1/12 pouce)
1 pouce = 2,707 cm
1 pied = 32,484 cm (12 pouces)
1 aune = 118,206 cm (3 pieds 7 pouces 8 lignes - souvent, pour simplifier, on comptait 3 pieds 8 pouces = 119,108 cm, ce qui est aussi la base des calculations faites ici)

Le modèle du 1er octobre 1786.

Le "Règlement arrêté par le Roi pour l'Habillement & l'Equipement de ses Troupes", du 1er octobre 1786, dit:

Article 11.
Du petit équipement dont chaque bas officier et soldat est pourvu.

[...] Chaque bas-officier et soldat aura trois bonnes chemises [...] Les chemises [...] seront marquées d'une lettre affectée à chaque compagnie. Les manches de chemise seront à la matelote; les seuls sergents et fourriers porteront des manchettes, sans rayure ni feston, de douze à quinze lignes [27 à 34 mm] de hauteur, y compris l'ourlet, qui sera de deux lignes [6 mm].

Une "Instruction pour servir à expliquer les principes d'après lesquels ont été exécutés les différents modèles de coiffure, habillement et équipement envoyés à chacun des régiments d'infanterie", de 1787, ajoute:

Chemises.

Grande chemise. Pour couper les chemises dans une toile de 7 huitièmes [1042 mm] de large, on doit lever la largeur de la manche à côté de celle du corps dans la proportion de 27 à 28 pouces [731 à 758 mm] pour le corps, & 9 pouces [244 mm] pour celle de la moitié de la manche.

Les épaulettes coupées de la largeur du corps [731 à 758 mm] sur 4 pouces [108 mm], se trouvent à la suite du corps.

Le col doit être pris dans le bon sens de la toile, ce qui nécessite d'en prendre à côté les uns des autres autant que les 7 huitièmes [1042 mm] peuvent en comporter. Il résulte que la totalité de l'emploi de toile de 7 huitièmes [1042 mm] pour une grande chemise est d'une aune 15 seizièmes [2308 mm], & pour la plus petite qui est seulement de 3 pouces [81 mm] plus courte de corps & d'un pouce [27 mm] pour les manches, une aune 7 huitièmes [2233 mm].

Corps. Le corps est coupé pour avoir 3 pieds 1 pouce [1002 mm] de long, mesuré du milieu de l'épaulette au bas du pan de derrière, l'ourlet fait. Le devant du corps a seulement 2 pouces 6 lignes [68 mm] de moins; la largeur, les coutures & ourlets faits, est de 27 pouces [731 mm].

Manches. La longueur de chaque manche est de 19 pouces 6 lignes [528 mm] attachée au corps, le poignet compris.

La largeur est de 8 pouces 9 lignes [237 mm], les coutures faites, elles sont terminées en amadis, & renforcées au bout d'une bande de toile de 4 pouces [108 mm] de haut, les remplis faits.

Les poignets sont faits sur le bout de la manche par trois rangées d'arrière-points fort drus, terminés par deux boutonnières, & ont 7 à 8 pouces [189 bis 217 mm] de long.

Ouvertures. L'ouverture du poignet est de 4 pouces [108 mm], terminée par une bride qui la fixe.

Les ouvertures du corps de la chemise par les côtés d'en bas sont de 11 pouces 6 lignes [311 mm] au plus long, terminées par un gousset double, de pareille toile, de 2 pouces [54 mm] de large sur 15 lignes [34 mm] de haut.

L'ouverture du jabot est longue de 11 pouces 6 lignes [311 mm], terminée par un cœur de la même toile, de 15 lignes [34 mm] en tout sens.

Collet. Le collet est fait de toile double, de la hauteur de 2 pouces 6 lignes [68 mm], tout cousu, sur la longueur de 14 à 15 pouces [379 à 406 mm], terminé à gauche par une seule boutonnière placée à 5 lignes [11 mm] du bas & du côté droit par un bouton brodé en fil, de 5 à 6 lignes [11 à 14 mm] de diamètre, placé vis-à-vis la boutonnière.

Epaulettes. Les deux épaulettes sont d'un seul morceau, & portent dans leur plus grande étendue la largeur du corps de la chemise pour être prises dans les coutures qui joignent les manches au corps; elles finissent par devant à un pouce [27 mm] des bouts du collet pour laisser froncer la toile du corps jusqu'à la jointure du collet; leur plus grande largeur est de 3 pouces 6 lignes [95 mm, un erreur, elle est de 2 pouces 6 lignes = 68 mm], les remplis faits; toutes posées elles renforcent le haut du corps de la chemise par une bande de 15 lignes [34 mm] de haut, les remplis & coutures faits.

Façon. La chemise est cousue à surgets du côté des lisières, & par une couture rabattue où il ne s'en trouve pas. Les ourlets sont petits & serrés, & le rabattement des épaulettes est fait par un arrière-point en dessus; les boutonnières bien faites, & le tout cousu solidement.

Petite chemise. La petite chemise ne diffère de la grande que par la longueur du corps qui est de 3 pouces 6 lignes [95 mm] en moins, & celle des manches d'un pouce [27 mm] aussi en moins, le reste est semblable.

Aunage. Il entre dans la confection de la grande chemise une aune 15 seizièmes [2308 mm] de toile de 7 huitièmes [1042 mm].

Et dans la petite une aune 7 huitièmes [2233 mm] de toile de même largeur [1042 mm].

La toile dont on s'est servi pour l'exécution des modèles n'a pu être mouillée avant d'être employée; on se souviendra que ce préalable est absolument nécessaire.

Le modèle du 11 thermidor an 7 [29 juillet 1799].

Le "Devis des étoffes et doublures nécessaires pour la confection de l'habillement complet d'un volontaire d'infanterie de ligne et d'un volontaire d'infanterie légère, avec les dimensions de chaque partie de l'habillement, et des effets de grand et petit équipement communs à chacun d'eux. Du 11 thermidor an 7 [29 juillet 1799]." (Journal militaire an 7, p. 648.) ne connait plus des grandes et petites chemises, mais une chemise d'une seule taille, les chemises des sous-officiers ayant perdu les manchettes.

Cettes mensurations sont répétées sans changement dans un "Etat des dimensions et prix des effets confectionnés de toute nature dont les troupes doivent se pourvoir sur leurs masses, conformément à la loi du 26 fructidor an 7 [12 septembre 1799], et à l'arrêté des consuls de la républqiue du 9 thermidor an 8 [28 juillet 1800]. Approuvé par le ministre de la guerre, le 4 brumaire a n 10 [26 octobre 1801]." (Journal militaire an 10, p. 183.):

Chemise.

Longueur du corps, par derrière trente-six pouces [975 mm], par-devant trente-quatre [920 mm]; largeur, vingt-sept à vingt-huit pouces [731 à 758 mm];

longueur des manches, vingt-trois à vingt-quatre pouces [623 à 650 mm]; largeur, huit pouces [217 mm] dans le haut, quatre pouces et demi [122 mm] au poignet; la manche coupée en amadis;

le col de quinze pouces [406 mm] de long sur trois pouces et demi [95 mm] de haut;

les épaulettes de deux pouces six lignes [68 mm] de large.

Il paraît qu'il n'y avait plus de nouveaux modèles de chemise avant la fin de l'Empire.

Les mensurations dans le Royaume d'Italie en 1807.

Un autre relevé des mensurations d'une chemise se trouve sur p. 70 f. dans un œuvre destiné pour l'armé du Royaume d'Italie et imprimé probablement en 1809: "Descrizione delle dimensioni degli effetti di vestito, fornimento, bardatura, piccolo equipaggio ecc., rilevate sui campioni stabiliti in virtù del § 5.º, articolo 15 del regolamento 1.º Luglio 1807" (Description des dimensions des effets d'habillement, de l'équipement, de l'harnachement, du petit équipement etc., pris des échantillons qui furent confectionnés conformément au § 5, article 15, du règlement du 1er juillet 1807, sur l'administration et la comptabilité des corps.).

Cette chemise italienne, ses manches coupées aussi en Amadis, est plus étroite que la chemise française. Les deux épaulettes restent séparées:

Chemise [Camicia] Pour tous les armes, corps, et grades.

Devant du corps: Toile blanche [tela bianca]. Longueur 35 pouces [947 mm]. Largeur 25 bis 26 pouces [677 bis 704 mm].

Derrière du corps: Toile blanche. Longueur 36 pouces 6 lignes [988 mm]. Largeur 25 bis 26 pouces [677 bis 704 mm].

Col avec un bouton à l'extrémité droite et une boutonnière à l'extrémité gauche: Toile blanche. Largeur 16 pouces 6 lignes [447 mm]. Hauteur 3 pouces 8 lignes [99 mm].

Deux épaulettes, chacune: Toile blanche. Longueur 9 pouces 8 lignes [257 mm]. Largeur 1 pouce 9 lignes [47 mm]. À l'extrémité supérieure divisées en deux parties égales, sur une longueur de 6 pouces 3 lignes [169 mm].

Deux manches, chacune: Toile blanche. Longueur 21 pouces [568 mm]. Pourtour à l'extrémité supérieure 20 pouces [541 mm], au bout 10 pouces [270 mm], au milieu 18 pouces [487 mm].

Renforcement [rinforzo] au bout de chaque manche: Toile blanche. Longueur 10 pouces [270 mm]. Largeur au milieu 2 pouces [54 mm] et aux deux extrémités 1 pouce [27 mm]. [Le texte donne, par erreur, comme unité de mésure pour ces deux largeurs: once]

Des chemises civiles.

chemise d'homme
Chemise d'homme. (de Garsault, planche III.)
a a  pièces d'épaule  b b  goussets d'aisselle  c c  petits goussets d'en bas  d  le cœur du jabot  e e  les fourchettes  f  la fente du jabot

En 1771, François-Alexandre de Garsault, publia sa description de "L'art de la Lingere". Sur les pages 44 à 46, il explique la confection d'une chemise d'homme:

Façon.

Pour faire une Chemise, on commence par préparer les manches de façon qu'il n'y ait plus qu'à les attacher en leur place; & pour cela on fait d'abord la couture de dessous qui assemble les deux côtés: elle se fait à surjet & couture rabattue en dedans; on épargne sans coudre deux pouces à un bout & trois pouces à l'autre: les deux pouces auront le gousset d’aisselle, & les trois pouces resteront ouverts pour la Fourchette e e. Il s'agit maintenant de poser le gousset d'aisselle; on le présente en losange, & on le coud de carne en carne aux côtés de l'ouverture, l'autre moitié du losange sera cousu au corps quand on y montera la manche.

La Fourchette qui est terminée par le poignet, & reste ouverte, s'ourlera des deux bords.

Le gousset d'aisselle b b, dont on vient de parler, est un petit carré de deux pouces de toile, qu'on remploie tout autour, & qu'on coud en dedans à surjet.

Les pieces d'épaule a a, se taillent ordinairement de six pouces de long, & de deux pouces de large; on fend la piece d'épaule à un bout par le milieu de trois pouces, pour remplir cette fente avec un gousset quarré de même longueur, qu'on y coud dans la même situation & de la même façon que le gousset d'aisselle; il en reste aussi la moitié, qui sera par la suite cousue à la Chemise.

Ayant pris le milieu du corps par la marque d'un pli ou autrement, fendez le long du pli en descendant, la longueur de dix pouces: cette ouverture se nomme la fente du Jabot f, & tout de suite vous fendrez à droite & à gauche le long du redoublement de la toile, partant de la fente du haut du jabot, jusqu'à six pouces des deux bouts, espace sur lequel se placent les pieces d'épaules a a, que vous y coudrez (après leur avoir fait un petit rempli tout autour) à points-arriere, très près-à-près.

Le petit cœur de la fente du jabot d, est un petit morceau quarré de deux pouces, qu'on découpe en forme de cœur; on lui fait un petit rempli tout autour, on le place en dedans précisément au bas de la fente du jabot, le rempli du côté de la toile à laquelle on le bâtit, puis on le coud tout autour à points de côté.

Revenant aux manches, vous y monterez les poignets.

On ne peut donner de regle précise pour la quantité de toile qu'il faut pour le tour des poignets qui terminent les manches des Chemises ni pour leur largeur, les uns les demandant plus larges que les autres; cependant l'ordinaire est d'un demi-doigt; à l'égard du tour, on dit que mesurant le tour du cou, & pliant ensuite la mesure en trois, le tiers en est communément la longueur du poignet; mais le mieux est de prendre réellement la mesure. La premiere chose qu'on fait alors est de plier la toile par la moitié du sens de sa longueur, & sur la moitié qu'on destine à faire le dessus, y tracer & coudre ou broder tel dessin qu’on voudra; alors les poignets sont prêts à être montés aux manches de la Chemise; pour cet effet le bout des manches ayant été précédemment plissé à petits plis avec le point devant, on en fait entrer l’extrémité entre le redoublement de la toile du poignet, où on les coud à l'endroit à point de côté, passant l'aiguille à chaque point dans un pli de la manche; on monte ensuite la toile du redoublement du poignet prenant dans les mêmes plis; il suffira ici de passer un pli, c'est-à-dire, de sauter de deux en deux plis: enfin on fait à chaque bout une boutonniere. [...]

Le col de la Chemise est un morceau de toile qui aura aux environs de quatorze pouces de long sur cinq pouces de large; on le plie en deux du sens de sa longueur, cela lui donne deux pouces & demi de haut. On le monte au haut de la Chemise, comme il est dit ci-dessus du poignet.

Nota. On tient les Chemises d'homme en bas d'un seizieme plus courtes par devant que par derriere.

Les manches étant achevées, on partage le corps de la Chemise en le pliant en trois du sens de sa largeur; on coud les deux côtés du tiers du milieu à surjet; le tiers du haut recevra les manches & le tiers du bas restera ouvert; c’est au haut de ce dernier qu’on posera les petits goussets d'en-bas, c c. Chacun est fait d'un petit morceau de toile de deux pouces en quarré. Après avoir ourlé tout le bas du corps & les dites ouvertures d'en-bas, on présente le petit gousset remployé, ou plutôt la moitié en losange, le rempli en dedans, & on la coud au haut de la fente, comme il est dit aux goussets de la piece d'épaule ci-dessus; puis pliant l'autre moitié en la relevant derriere la premiere cousue, comme on plie les mouchoirs, on la coud à point de côté aux mêmes endroits: ainsi ces petits goussets sont doubles.

Il ne s'agit plus maintenant que de monter les manches au corps de la Chemise, ce qui se fait en plissant à plis plats le tour du haut de la manche, le cousant en même temps à l'ouverture, autrement l'entournure du corps de la Chemise, à points de surjet, prenant en chemin faisant ce qui dépasse aux manches du gousset de la piece d'épaule & de celui d'aisselle.

La manche en Amadis.

manche en amadis
Une manche en amadis.
(de Garsault, planche III.)

Pour les manches "terminées en amadis", voici l'explication donné par Gilles Ménage dans son "Dictionaire etymologique, ou Origines de la langue françoise. Nouvelle édition revue & augmentée par l'Auteur." (Paris 1694). Dans la première édition, sous le titre "Les Origines de la Langve françoise" (Paris 1750), cette entrée ne se trouve pas encore.

AMADIS. On appelle ainsi depuis quelques années la manche d'une veste d'homme serrée & boutonnée jusqu'au poignet. Et elle a été ainsi appelée parceque dans l'Opéra d'Amadis [Lully, 1684] les Acteurs avoient de ces sortes de manches. Les tailleurs prononcent Amatis.

La 6e édition du "Dictionnaire de l'Académie française" (1835) dit:

AMADIS. s. m. Il se dit d'une sorte de manche de chemise, de robe, ou d'autre vêtement, qui s'applique exactement sur le bras, et se boutonne sur le poignet, sans bouffer ni faire de plis.

Garsault, page 47, explique une coupe économique pour les manches d'homme en amadis, et ajoute, concernant leur façon:

Les Manches pour homme seront d'une demi aune de long; la levée qu'on en fait en les taillant sert à les doubler en dedans depuis le poignet jusqu'à six pouces ou environ; on coud cette doublure à la manche à point de côté; on laisse au bas une ouverture de six pouces ou environ, qu'on garnit de boutons & de boutonnieres.

La coupe des manches "en amadis" et probablement aussi "à la matelote" diffère du coup ordinaire des manches de chemise, en ce que ces dernières ont des manches larges, plissées autour du poignet.

Les points de couture.

Les explications suivantes se trouvent dans l'œuvre de Garsault, sur les pages 25 à 27, les dessins sur la planche IV.

Des points de couture en usage dans la lingerie.

[...] Les différents points sont:

Le Surjet, qui assemble les toiles par les bords.
Le Point de côté, qui fixe les remplis des bords.
L'arriere-Point qui assemble les toiles à plat.
Le Point-devant, idem à plat.
La Couture rabattue assemble & fixe les bords.
Le Point noué ou de boutonniere, empêche les bords de s'effiler.
Le Point de chaînette, espece de broderie.

A. Le Surjet

le surjet est un point qui sert à assembler deux morceaux de toile, de dentelle, &c. Voici comme il se fait.

Après avoir fait un nœud au bout de l'aiguillée pour l'arrêter à la toile, comme c'est l'ordinaire, on commence par faire un rempli à chacune des deux pieces qu'on veut joindre ensemble; ces remplis se font pour les empêcher de s'effiler en-dessus, ce qui n'arrive point aux lisieres; aussi n'est-il pas nécessaire d'y prendre cette précaution en les surjettant.

Les remplis faits, quand il en est question, comme on vient de dire, on passe l'aiguille au travers des deux jusqu'au nœud qui l'arrête (les remplis en-dedans); le fil étant sorti, on le passe par-dessus lesdits remplis; on le fait rentrer à côté du nœud, & ressortir à l'opposite. On fait ainsi tous les autres points, le tout sur la même ligne à chaque envers & près-à-près, approchant du haut des bords le plus que l'on peut. Comme les bouts de ces remplis pourraient s'effiler à l'envers, on les rabat ordinairement. (Voyez ci-dessous la couture rabattue.)

Figure A, de a, premier Point, passant par-dessus les bords d d, ressort en b; de b, idem, ressort en c, &c.

C. Le point de côté

le point de côté sert ordinairement à coudre les ourlets qui se font au bord des pieces, comme aussi à tenir son rang dans les Coutures rabattues ci-dessous.

Pour former un Ourlet, on plisse deux fois l'un sur l'autre le bord de la toile; & afin que ce double pli ne se s'ouvre pas, on le plisse, ou plutôt on le corrompt sur sa largeur en plis volants; ce qui l'applatissant, l'empêche de s'ouvrir, ce qui donne plus de facilité pour la coudre.

Pour coudre l'Ourlet, on se sert du Point de côté: aprês avoir arrêté le fil & sorti immédiatement au-dessous de l'Ourlet, on le fait rentrer en avant, traversant les trois toiles, & ressortir un peu au-dessous du bord inférieur dudit Ourlet, d'où on repart pour recommencer la même manœuvre jusqu'au bout.

Figure C, a a a est ce qui paroît de la Couture à l'endroit, quand on a passé le fil sous l'Ourlet pour le point d'ensuite.

F. L'arriere-Point

l'arrière-point dont on se sert comme d'une Couture très-solide, se fait ainsi: après avoir arrêté le nœud & piqué l'aiguille entre deux fils, on la fait rentrer en-arriere au-delà du nœud, pour ressortir en avant à la pareille distance dudit nœud au premier point; de-là on la repique en arriere sur ou prês du nœud, & on la ressort toujours en avant, à la distance de chaque point précédent. Tous les points qui paroissent à l'endroit de cette couture, dont les premiers sont cotés b, a, c, sont ceux qu'on a faits en reculant, ce qui lui a donné le nom de Point-arriere ou d'arriere-Point.

Nota. Qu'à cette couture il faut toujours suivre le même fil de la toile; & pour la rendre réguliere & agréable à la vue, on doit compter la même quantité de fils à chaque point.

Figure F, a est la premiere sortie du fil; b la rentrée du fil, ce qui fait le premier point; c la seconde sortie du fil, & le second arriere-Point de c en a, ainsi de tous les autres.

D. Le Point-devant

le point devant est tout simple; on fait tous les points en avant sur la même ligne à distance égale l'un de l'autre, en plongeant & relevant l'aiguille de dessous en dessus. Ce point sert à froncer & à batir; c'est ce qu'on appelle Couture légere.

Figure D, a b c, points devant paroissànt en-dehors.
 

G M H. La Couture rabattue

la couture rabattue se fait de plusieurs manieres; il s'en fait à surjet, d'autres à points devant mêlés d'arriere-points, le tout pour joindre deux pieces dont l'une & l'autre sont sans lisiere, ou bien quand il n'y a qu'une lisiere à l'une des deux pieces: car deux lisieres se joignent l'une à l'autre sans avoir besoin de couture rabattue à l'envers, qui ne sert qu'à empêcher les toiles de s'effiler: en voici la manœuvre.

Remployez le bord de chaque toile, mais l'une plus que l'autre; approchez-les de leurs remplis, de façon que le rempli de l'une dépasse celui de l'autre de quelques lignes; surjetez-les près du haut de chaque rempli; puis retournant les pieces à l'envers & déployant les deux toiles, vous retrouverez l'extrêmité de chaque ploiement; vous verserez le plus long sur l'autre, & les applatissant sur la toile, vous les y arrêterez à point de côté; ou bien approchez l'un de l'autre les bords de chaque piece pliés comme ci-dessus, mais de façon que, Figures I G, le bord a a dépasse de quelques lignes le bord b b de l'autre; puis le long dudit bord b b, le plus bas, faites une couture à points-devant & arriere-points d; par exemple, successivement deux points devant & deux arriere-points. Vous rabattrez ensuite, Figure M, le bord dépassant a a, Figures I G, de l'autre morceau par-dessus cette couture, & vous l'arrêterez à points de côté.

Les Figures G M, font voir une couture rabattue à points-devant mêlés d'arriere-points au lieu de surjet.

La Figure H, montre les deux pieces ouvertes l'envers en-dessous: la couture paroît à peine en d d; car si le tout est bien exécuté, à peine doit-on voir la couture à l'endroit.
 

B. Le Point noué ou de boutonniere,

le point noué est celui qui se fait autour de toute boutonniere, de crainte que leurs bords ne viennent à s'effiler. On s'en sert encore en d'autres occasions qui seront exprimées à leur place; ce n'est pour ainsi dire qu'un surjet, dont, avant de serrer chaque point, on passe le fil au travers de l'anneau qu'il forme naturellement, en s'approchant pour terminer les points.

La boutonniere étant entourée de cette espece de points, on ajoute à un ou à ses deux bouts, une bride destinée a l'empêcher de s'agrandir; cette bride se commence par trois ou quatre points longs qui se nomment points coulés, en travers, au bout de la boutonniere, & près-à-près à côté l'un de l'autre; on les fortifie en les prenant ensemble avec le même point noué ci-dessus près-à-près sans percer dans la toile.

Figure B, le point de boutonniere; a [manque], représente l'espece d'anneau que fait le fil du point précédent quand il est près d'être serré; b, le fil pour le point suivant, passant au travers dudit anneau.

Figure H, représente une boutonniere achevée; a a, le point de boutonniere qui l'entoure; b, la bride.

Figure K, le commencement de la bride; a a, les trois points longs; b, le point noué.
 

Remerciements.

Je remercie Bernard Coppens et Gabriele Mendella pour m'avoir rendu possible l'accès aux sources primaires.



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